Henry Tingle WILDE(21-09-1872 - 15-04-1912)Commandant en Second |
Henry Wilde est un marin britannique. Après avoir servi pendant quinze ans la White Star Line, il est nommé à la dernière minute commandant en second à bord du Titanic. Lorsque le navire entre en collision avec un iceberg et commence à couler, Henry Wilde participe au chargement des canots, bien que la direction des opérations soit assurée par deux officiers moins gradés. Ses agissements sont peu connus, et les derniers témoins l'ont vu tenter de libérer deux radeaux pliables. Il disparaît dans la catastrophe, et son corps n'a jamais été récupéré ou identifié. |
Henry Wilde est né à Walton dans le Merseyside en Angleterre.
Après un apprentissage sur les navires de Messrs James Chambers & Co. à Liverpool, il rejoint la Maranhan Steamship Company comme officier.
En juillet 1897, il rejoint la White Star Line comme officier adjoint.
Il sert surtout sur la ligne Liverpool - New York et parfois aussi à destination de l'Australie.
Il sert entre autres sur :
Il a, à cette époque, une situation familiale difficile puisque son épouse est décédée le 24 décembre 1910, et que ses jumeaux en bas âge ont péri le même mois, probablement de la scarlatine. Il lui reste cependant quatre enfants (Jane, Harry, Arnold et Nancy) et une soeur. En avril 1912, tout destine Henry Wilde à rester commandant en second sur l'Olympic, sous le commandement du capitaine Herbert Haddock qui se trouve, pour son premier commandement d'un paquebot de cette taille, privé d'un officier de qualité, William Murdoch, ainsi que du chef mécanicien Joseph Bell, du médecin du bord William O'Loughlin et du commissaire Hugh McElroy. Il est ensuite prévu qu'il soit commandant sur un navire plus petit de la compagnie. Cependant, à la dernière minute, il est décidé de le faire embarquer sur le Titanic en tant que commandant en second. William Murdoch et Charles Lightoller se retrouvent de fait rétrogradés aux postes de premier et second officier, tandis que le second officier David Blair quitte le navire. On ne sait si ces changements ont été demandés par Edward John Smith lui-même ou par des membres de la direction de la compagnie. Grâce à ce changement, les trois officiers les plus gradés viennent de l'Olympic et sont donc qualifiés pour le maniement d'un tel navire. Quoi qu'il en soit, cette décision a deux conséquences plus ou moins fâcheuses puisque Herbert Haddock, inexpérimenté face à un si grand navire, manque d'échouer l'Olympic et que David Blair quitte le Titanic sans dire à quiconque où il a rangé les jumelles du nid-de-pie, qui ne seront jamais retrouvées. D'autres avancent que David Blair a emporté avec lui la clé du placard contenant les jumelles, mais il est aussi possible que ce soit la clé du téléphone du nid-de-pie, dont un autre exemplaire se trouve sur le navire. Ceci entraîne également un certain ressentiment et une certaine confusion au sein de l'équipage. Dans ses mémoires, Charles Lightoller parle en effet d'un "changement douteux", survenu "malheureusement". Henry Wilde signe donc le 9 avril 1912 (pour un salaire de 25 £ par mois) et embarque le lendemain, jour du départ, à 6 heures du matin. Avant le départ, c'est lui qui est chargé de vérifier les équipements, les provisions, et de façon générale que le navire est prêt. Lorsque le pilote monte à bord, Henry Wilde se rend avec Charles Lightoller sur le pont avant pour guider les manoeuvres. Durant le voyage, il est de quart sur la passerelle de 2 heures à 6 heures la nuit, et de 14 à 18 heures le jour. Il s'occupe également de tenir le journal de bord du navire. Le 14 avril, son quart se passe tranquillement, sans changement dans la course du navire, puis il cède la place à Charles Lightoller qui reste en poste jusqu'à 22 heures. On ne sait pas ce qu'il fait ensuite jusqu'à la collision. Peu après le choc, il se rend près de la proue où il apprend qu'il y a des dégâts, cependant réduits. Il fait son rapport à la passerelle puis inspecte les compartiments avant avec le commandant et Thomas Andrews, le concepteur du navire. Durant le naufrage, il s'occupe de découvrir les canots et se charge du côté bâbord. Cependant, Charles Lightoller prend vite le contrôle des opérations, ayant déjà vécu un naufrage dans sa vie. Henry Wilde est très peu cité par les survivants et ses activités restent en grande partie un mystère. Les rancoeurs consécutives au changement de hiérarchie transparaissent également lors du naufrage puisque William Murdoch et Charles Lightoller demandent systématiquement confirmation de ses ordres au capitaine. On connaît cependant une partie de ses occupations. Toute la soirée, il travaille avec soin au chargement des canots de sauvetage, et c'est lui qui, vers 1 heure 30, ordonne au cinquième officier Harold Lowe d'embarquer dans le canot N° 14, probablement à la suite des coups de feu qu'il a tirés le long de la coque. C'est également lui qui demande à Charles Lightoller de distribuer les armes à feu. Le fait qu'il ait demandé ces armes est significatif quant à la tension qui régnait à bord, puisque, selon les témoignages, Henry Wilde arborait une forte carrure et forçait le respect. Le major Arthur Peuchen raconte ainsi que Henry Wilde a arrêté à mains nues un groupe de soutiers et de chauffeurs qui tentait d'embarquer dans un canot. Par la suite, il se rend à tribord pour aider au chargement du canot pliable C, selon les dires de Bruce Ismay qui embarque lui-même dans ce canot, puis du canot pliable D, de l'autre côté du navire. Après avoir tenté en vain d'y faire embarquer Charles Lightoller, il tente sans succès de mettre les canots pliables A et B à l'eau, ces derniers étant positionnés sur le toit du quartier des officiers sans dispositifs pour les descendre. Au cours du naufrage, voyant que le navire avait tendance à gîter sur tribord, il lança un ordre improbable : "Tous à bâbord", dans l'espoir de redresser le navire. Henry Wilde disparaît dans le naufrage, et son corps, s'il fut retrouvé, n'a jamais été identifié. Sa famille reçoit des fonds en dédommagement, de la part du fonds de soutien dédié aux victimes du naufrage. Un cénotaphe et un obélisque sont à son nom dans le cimetière de Kirkdale, à Liverpool, avec la mention : "Capitaine Henry T. Wilde, commandant en second qui trouva la mort dans la catastrophe du Titanic le 15 avril 1912 à 38 ans. Héros britannique". Lors de l'escale du Titanic à Queenstown le 11 avril, il avait écrit à sa soeur : "Je n'aime vraiment pas ce bateau... J'ai un drôle de sentiment à son propos".
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