L'ENQUÊTE AMERICAINE


Du 19 avril au 25 mai 1912

Hôtel Waldorf-Astoria à New York - ETATS UNIS

Présidée par William Alden Smith


George Behe,
Mt. Clemens, Michigan
Enquête du Sénat des Etats-Unis

Le Sénateur William Alden Smith qui avait navigué avec le Capitaine Edward John Smith en 1906 et avait une chance pour le rencontrer, voulu savoir pourquoi ce bateau avait fait naufrage. Il téléphona à Charles Hilles, le Secrétaire du Président William Howard Taft, pour lui demander ce qu'il allait faire. La réponse fut que le Président n'allait rien faire. Le mardi 16 avril au matin, il s'assit et a commenca à taper un projet.

Le matin suivant, était confirmé qu'il n'y avait aucun autre survivant du désastre, que ceux à bord du Carpathia. On connaissait maintenant la vraie portée du désastre. Le Sénateur William Alden Smith, demanda immédiatement au Sénat le passage de sa résolution pour autoriser le Comité du Commerce à examiner le désastre. La résolution stipulait l'audition des témoins cités qui pourrait témoigner sur le désastre. Avec très peu d'opposition la résolution fut adoptée. Le Sénateur William Alden Smith fut nommé par le président du Comité du Commerce Knute Nelson, comme président du sous-comité afin d'examiner le désastre de Titanic.

Knute Neslon et William Alden Smith passèrent le reste de la journnée à choisir le jury des Sénateurs qui l'aideraient dans l'enquête. A la fin ils choisirent un nombre égal de Républicains et de Démocrates. Le Sous-comité était composé des membres suivants :

Jonathan Bourne (Républicain - Oregon)
Théodore Burton (Républicain - Ohio)
George Clement Perkins (Républicain - Californie)
Duncan Fletcher (Démocrate - Floride)
Françis G. Newlands (Démocrate - Nevada)
Furnifold McLendel Simmons (Démocrate - Caroline du Nord)

Le jeudi 18 avril, le Ministère de la Marine est entré en contact avec le Sénateur William Alden Smith, l'informant qu'ils avaient intercepté plusieurs messages significatifs envoyés par Joseph Bruce Ismay. Ces télégrammes indiquaient que Joseph Bruce Ismay espérait rentrer directement en Angleterre avec l'équipage, sans mettre le pied sur le sol américain. Le Sénateur William Alden Smith décida immédiatement de presser la publication pour arranger une réunion à midi avec le Président William Howard Taft.

Pendant la réunion avec le Président William Howard Taft, William Alden Smith demanda de citer à comparaitre légalement les citoyens Britanniques. William Howard Taft, après vérification avec le Procureur Général Wickersham dit qu'il ne répondrait à aucune question, tant qu'ils étaient aux Etats-Unis.

Cet après-midi là, le Sénateur William Alden Smith teint la première réunion du sous-comité d'investigation, pendant laquelle il les informa des messages de Joseph Bruce Ismay. Il demanda aux autres Sénateurs s'ils voulaient l'accompagner à New York pour interroger les témoins.

Joseph Bruce Ismay espérait un retour rapide en Angleterre pour lui et les membres d'équipage du Titanic, mais l'espoir s'évanouit rapidement avec l'arrivée des Sénateurs William Alden Smith et Françis G. Newlands. Ils apportaient les citations à comparaitre pour Joseph Bruce Ismay et les membres de l'équipage du Titanic.

le Sénateur William Alden Smith ne voulant laisser aucune chance aux témoins clefs qui pourraient quitter le territoire pour ne pas être citer à comparaitre, commenca les auditions le matin suivant à l'Hôtel Waldorf-Astoria de New York.


Le « sous-comité du Comité au commerce » chargé de l'enquête se réunit à partir du 19 avril à l'hôtel Waldorf-Astoria de New York. La veille au soir, les rescapés du naufrage sont arrivés aux États-Unis à bord du Carpathia, le navire venu à leur secours. À la demande du sénateur William Alden Smith, les quatre officiers rescapés du naufrage, douze autres membres d'équipage et le président de la White Star Line Joseph Bruce Ismay sont priés de ne pas quitter le pays.

Le vendredi 19, le sous-comité se réunit à 10 h 30 dans la salle de réceptions de l'hôtel, en présence de nombreux journalistes. Après la lecture par William Alden Smith d'une déclaration sur les origines et buts de la commission, Joseph Bruce Ismay est le premier témoin appelé. Celui-ci a, depuis la veille, la presse américaine contre lui, et est déjà affublé du surnom de « Brute Ismay ». On l'accuse en effet d'avoir poussé le commandant Edward John Smith à accélérer dans une zone dangereuse, et d'avoir pris place dans un canot de sauvetage quand d'autres sont morts en héros. Lorsqu'il se présente à la commission, le président de la compagnie est entouré de deux gardes du corps, par mesure de précaution. Durant son interrogatoire, Joseph Bruce Ismay commence par décrire ses souvenirs des faits, mentionnant notamment la vitesse du navire jour par jour et la qualité de sa conception. Ensuite, William Alden Smith lui pose une batterie de questions, parfois très techniques, sur des sujets divers : ses rapports avec le capitaine, la façon dont il a survécu au naufrage, la provenance de certains équipements du navire. À plusieurs reprises, le sénateur tente, sans succès, de faire apparaître les rapports entre Joseph Bruce Ismay et le commandant Edward John Smith, et la responsabilité du président de la compagnie dans le naufrage, en vain. Joseph Bruce Ismay est finalement congédié mais prié de rester à disposition des enquêteurs.

Le deuxième appelé du jour est le capitaine du Carpathia, Arthur Rostron. Héros du drame, il est tout d'abord félicité par l'assistance, puis fait un récit détaillé de la nuit du naufrage, détaillant les dispositions qu'il a prises pour se rendre le plus vite possible auprès du Titanic et pour recueillir efficacement les rescapés. Durant son témoignage, la commission s'attarde également sur le nombre de canots à bord des navires, et Arthur Rostron explique que le nombre d'embarcations ne dépend pas de la taille du navire, mais de sa conception et de sa robustesse. Vient ensuite Guglielmo Marconi, pionnier de la TSF, qui est appelé à revenir sur le rôle joué par sa technologie dans le naufrage. Le deuxième officier, Charles Lightoller, est ensuite appelé à témoigner. Rapidement exaspéré par les approximations et les questions parfois peu adaptées du sénateur William Alden Smith, le marin devient presque insolent, et ne révèle que peu de choses nouvelles à la commission. Deux derniers témoins interviennent ce jour-là : l'opérateur radio du Carpathia, Harold Cottam, et Alfred Crawford, steward rescapé.

Le deuxième jour, la commission se réunit dans une salle plus vaste, afin de permettre à la masse de journalistes présents d'entendre les témoignages. Avant l'audience, Joseph Bruce Ismay déclare que désormais, tous les navires de toutes les compagnies au sein de l'International Mercantile Marine Company seront équipés de canots en nombre suffisant. Les interrogatoires commencent ensuite. Harold Cottam est à nouveau questionné, ainsi que son homologue du Titanic, Harold Bride. Leur témoignage met notamment en évidence les incohérences et soucis de communication entre opérateurs radio de compagnies différentes. Un troisième témoin est appelé ce jour-là : Herbert Pitman, troisième officier du paquebot.

Un autre cas épineux est étudié le 22 avril, troisième jour d'enquête. Le premier témoin appelé est Phillip Franklin, vice-président de l'International Mercantile Marine Company, appelé à s'expliquer sur les informations erronées transmises par la compagnie à la presse. Toute la journée du 15 avril, en effet, les bureaux de la White Star Line n'ont cessé de répéter que le Titanic, en difficulté, était remorqué vers Halifax. Un télégramme de provenance inconnue, mais décrit comme venant de la White Star Line est également envoyé dans ce sens à un sénateur. La véritable nouvelle n'est apprise par Phillip Franklin que le 15 avril vers 18 h 30, et c'est lui qui l'officialise une demi-heure plus tard. Sur tout cela, Phillip Franklin est incapable de se justifier convenablement et en appelle aux difficultés à joindre les navires en mer. Son image se ternit encore plus lorsqu'il explique que le salaire de tous les membres d'équipage a été suspendu à minuit le 15 avril, conformément aux règles des compagnies en cas de sinistre.

Dans les jours qui suivent, nombre d'autres sont interrogés : le quatrième officier Joseph Boxhall, le cinquième officier Harold Lowe, la vigie Frederick Fleet qui a vu l'iceberg, le quartier-maître Robert Hichens en poste au moment de la collision, ainsi que des passagers comme le major Arthur Peuchen. Le soir du sixième jour, les sénateurs se répartissent les tâches pour interroger un grand nombre de témoins qui sont principalement des marins et des stewards. Le vendredi 26 avril éclate la controverse du Californian : selon un de ses chauffeurs, Ernest Gill, le navire était en vue du Titanic lors de son naufrage et n'a rien fait. Cependant, d'autres membres d'équipage prétendent que le Titanic était hors de vue. Des rescapés ont par ailleurs mentionné un navire mystérieux, au loin, qui semblait s'éloigner. Pour William Alden Smith, cela ne fait aucun doute, le Californian est bien le navire mystérieux, et son capitaine, Stanley Lord, se voit rendu coupable de ne pas avoir prêté assistance aux naufragés.

Les derniers jours consistent en des interrogatoires de multiples passagers, et aux rappels de témoins déjà interrogés. Un jour est également consacré à l'étude des positions des glaces avec l'aide d'un hydrographe de l’US Navy, John J. Knapp. Le 30 avril, Joseph Bruce Ismay est rappelé une dernière fois. Il quitte ensuite le territoire américain avec les officiers à bord de l'Adriatic pour apparaître devant la commission britannique. Des interrogatoires se poursuivent cependant aux États-Unis jusqu'à la fin du mois de mai, avec notamment un passage à bord du sister-ship du Titanic, l'Olympic, pour y interroger son capitaine, Herbert James Haddock, le 25 mai.

Pendant 18 jours d'audience, le témoignage de 82 témoins fut consigné dans le rapport d'enquête et la transcription comporte plus de 1000 pages.