John George PHILLIPS

(11-04-1887 - 15-04-1912)

Opérateur Radio


John Georges dit "Jack" Phillips était le chef opérateur radio du Titanic. Il est décédé dans la nuit du naufrage probablement noyé comme tant d'autres.


Jack Phillips est né en Angleterre, à Farncombe. Il étudie à l'école privée de Goldaming jusqu'en 1902, avant de travailler dans le bureau de poste local, où il apprend la télégraphie. En mars 1906, il travaille comme télégraphiste pour la Marconi Company, puis au service de la White Star Line, sur les paquebots Campania, Corsican, Victorian, Pretorian, Lusitania et Mauretania.

En mars 1912, Jack Phillips part pour Belfast, en Irlande afin de devenir le radiotélégraphiste sénior à bord du Titanic pour le premier voyage du paquebot. Harold Bride, radiotélégraphiste junior, le rejoint. Le 10 avril 1912, le Titanic prend son départ pour la ville de New York, à partir de Southampton, en Angleterre. Pendant le voyage, Jack Phillips et Harold Bride sont chargés d'envoyer les messages personnels des passagers. Ils reçoivent aussi des messages d'avertissements concernant les icebergs ainsi que d'autres informations de navigation provenant d'autres navires. Le 11 avril, un jour après le départ, Jack Phillips célèbre son 25e anniversaire.

Le soir du 14 avril, dans la salle de radio sur le pont des embarcations, Jack Phillips était occupé à envoyer les messages personnels des passagers au Cap Race, Terre-Neuve, afin de rattraper le retard accumulé par la panne de la radio de la veille. Harold Bride était assoupi dans la cabine adjoignante, ayant l'intention de remplacer Jack Phillips à minuit, deux heures plus tard. A 19h50, Jack Phillips reçut un premier message de la part du bateau à vapeur Mesaba, l'avertissant de la présence de glace dans la zone du Titanic. Ce message rapportait la présence d'un grand nombre d'icebergs et d'un champ de glace directement sur le chemin du Titanic. Jack Phillips accusa réception du message mais continua à transmettre les messages à Cap Race. Le radiotélégraphiste du Mesaba attendit que Jack Phillips lui reporte le transfert du message au pont. Ce message n'a pas été remis sur le pont, Jack Phillips a voulu se débarrasser de l'énorme quantité de télégrammes en retard à cause de la panne de la nuit précédente (de 23h à 5h du matin). C'était une erreur mais le préfixe MSG qui indique un accusé de réception pour le commandant a été oublié par l'opérateur du Mesaba qui l'a remplacé par "rapport glace" donc il n'était pas obligé de le remettre.

A 22h55, Jack Phillips fut interrompu une fois de plus par un autre navire, cette fois, le Californian. Le seul radiotélégraphiste du Californian, Cyril Evans, reporta que le paquebot était arrêté et entouré de glace. Le Californian était très proche ainsi le signal retentit fortement aux oreilles de Jack Phillips. Il répondit immédiatement : "Dégagez ! Taisez vous ! Vous brouillez mon trafic radio. Je suis en liaison avec la station du Cape Race !" et continua de communiquer avec le Cap Race. Cyril Evans attendit une réponse avant d'aller au lit cette nuit-là, à 23h30, heure à laquelle il terminait son service.

Le Titanic heurta un iceberg à 23h40 cette nuit et commença à couler. Harold Bride était en train de se réveiller et de commencer à se préparer pour remplacer Jack Phillips, quand le capitaine Edward John Smith entra dans la salle de radio et demanda à Jack Phillips de préparer un signal de détresse. Peu après minuit, le capitaine revint une fois de plus dans la salle et leur demanda d'envoyer un appel à l'aide. Il leur donna la position approximative du Titanic. Jack Phillips commença par envoyer en radiotélégraphie morse le message de détresse C.Q.D. sur la longueur d'onde de 600 mètres, alors que Harold Bride prit les messages de demandes d'aide aux autres navires du capitaine Edward John Smith. A un certain point, Harold Bride rappela à Jack Phillips que le S.O.S. était le plus récent appel de détresse, il lui dit (en plaisantant) : "Envoie le S.O.S., c'est le nouvel appel, et c'est peut-être ta dernière chance de l'envoyer". Un mythe commença après le désastre déclarant que ce fut le premier S.O.S. de tous les temps, mais en réalité il avait été utilisé par d'autres navires auparavant.

Après avoir pris une rapide pause, Jack Phillips retourna rapidement à la salle de radio, rapportant à Harold Bride que la partie avant du navire était inondée et qu'ils devraient mettre d'autres vêtements et des gilets de sauvetages. Harold Bride commença à se préparer alors que Jack Phillips se remit au travail au télégraphe. La puissance de la radio était presque complètement hors d'usage quand le capitaine arriva et annonça aux hommes qu'ils avaient fait leur travail et qu'ils étaient relevés de leurs fonctions (vers les 2h05). Harold Bride se rappela plus tard avoir été ému par la ténacité de Jack Phillips à continuer à travailler. Alors que Harold Bride et Jack Phillips tournaient le dos à la salle, un autre membre de l'équipage entra discrètement et prit le gilet de sauvetage de Jack Phillips. Harold Bride le vit et attrapa l'homme alors que Jack Phillips se leva et lui envoya un coup de poing. L'eau monta et inonda le pont du bateau alors qu'ils couraient hors de la salle de radio où ils furent séparés, Harold Bride allant à l'avant et Jack Phillips à l'arrière du bateau.

Harold Bride réussit à se rendre au canot de sauvetage B et fut le dernier à voir Jack Phillips, il courait à l'arrière cherchant un moyen de s'en sortir. Certains historiens du Titanic discutent la présence de Jack Phillips dans le canot B, citant des inconsistances entre les témoins et le témoignage de Harold Bride. Harold Bride avait déclaré qu'il n'avait jamais vu Jack Phillips sur le canot, mais seulement que quelqu'un d'autre le lui rapporta, Thomas Whiteley qui l'a en fait confondu avec un autre membre de l'équipage. Archibald Gracie (dans son livre "Rescapé du Titanic") affirme que Charles Lightoller et lui-même ont vu cet homme et sont certains que ce n'était pas Jack Phillips. Après le désastre, d'après la façon dont Harold Bride décrivit ce qu'il s'était passé cette nuit-là, Jack Phillips fut considéré comme un héros pour ses efforts de demandes d'aide aux autres navires.