LA DEMOLITION1935 / 1940Jarrow - ANGLETERRE et Inverkeithing - ECOSSE |
La situation économique pousse la compagnie à se séparer de nombreux navires au début des années 1930, notamment le Megantic, l'Arabic et les Big Four (Celtic, Cedric,Batic, et Adriatic).
Arthur Neville Chamberlain, alors Chancelier de l'Échiquier, déclare à la même époque avoir pour but d'utiliser la construction du futur Queen Mary « comme levier pour pousser la White Star Line et la Cunard Line à fusionner, pour établir ainsi une puissante firme britannique dans l'Atlantique nord ».
C'est chose faite le 10 mai 1934.
1934 est par ailleurs une année désastreuse pour le trafic maritime. Le nombre de passagers, qui dépassait jusque là le million chaque année, est cette fois-ci de 460.000. Le 15 mai de cette même année, l'Olympic, sous le commandement de John Binks, heurte à nouveau un navire. Il s'agit cette fois du bateau-feu de Nantucket, qu'il brise en deux. Cette seconde collision envoie par le fond le LV-117, engloutissant sept personnes avec lui. La Cunard-White Star doit de fait payer un nouveau bateau-feu, le LV-112 à la marine américaine. À la suite de leur fusion, les deux compagnies se retrouvent avec un nombre de navires trop important. L'Homeric est retiré du service en 1934, de même que le Mauretania. Le sort de l'Olympic ne fait donc plus de doute. Le 5 avril 1935, le navire quitte New York pour la dernière fois. Les croisières qu'il doit effectuer l'été suivant sont annulées. Il est un temps envisagé de convertir l'Olympic en hôtel flottant dans le sud de la France, mais le projet ne se réalise pas. L’Olympic est alors amarré au quai 108 de Southampton où se trouve le Mauretania qui attend d’être envoyé à la ferraille le 1er juillet. Le 11 octobre 1935 à 16h12, sous le commandement du Capitaine P. Vaughan, il quitte Southampton à destination de Jarrow en Angleterre pour y être vidé. L'Homeric et le Majestic sont à quai, mais ne répondent pas aux coups de sirène d’adieu de l’Olympic. |
SOUTHAMPTON |
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Le 12 au soir, l’Olympic arrive sur la rivière Tyne, mais doit attendre la marée pour finir sa traversée.
L’arrivée à Jarrow en Angleterre se fera donc le lendemain, dimanche 13 octobre 1935.
Là, ce sont des milliers de personnes qui attendent son arrivée.
Le paquebot, connu de tous pour sa taille, son histoire et son luxe attire une foule considérable !
Tous les navires environnants le saluent par leurs sirènes qui résonnent à des kilomètres à la ronde.
Il s’agit maintenant d’amarrer l’Olympic au quai de (anciennement) Palmer Yards.
La marée haute se fait attendre pendant presque 6h.
Il faut attendre 15h50 pour que le le «Vieux Fidèle», aidé de 6 remorqueurs soit amarré au quai de démentelement.
Le Hendon et le Joffre sont en charge de la poupe, le Wearmouth se charge des bords, le George V se charge de la proue et le Great Emperor est prêt à porter assistance si besoin.
Le Capitaine Vaughan ordonne l’arrêt des machines.
Trois derniers longs coups de sirène retentissent.
La foule, silencieuse pendant tout le processus se met à crier.
Puis l’heure qui suit, les 100 membres d’équipage qui ont livré le navire reçoivent leur salaire et laissent l’Olympic silencieux attendre que commence sa démolition.
Du 16 au 26 octobre, l’Olympic reçoit la visite de nombreux curieux venus voir de leurs propres yeux à quoi ressemble le plus beau Liner jamais construit.
Les bénéfices sont reversés à des œuvres de charité locales.
Il fait sombre dans le navire et le parcours de visite est tracé à la craie sur les murs permet d’apercevoir quelques suites et les salles principales du navire.
Les boiseries intérieures font toujours partie des plus luxueuses jamais installées dans un paquebot.
Et pendant que les visiteurs découvrent le chef d’œuvre de Harland & Wolff, les commissaires priseurs de la maison londonienne Knight, Franck and Rutley listent les 4456 lots qui seront bientôt mis aux enchères.
Certains n’ont pas attendu les ventes aux enchères pour se faire plaisir.
Beaucoup de petits objets ont disparu pendant les 10 jours de visites publiques.
La vente aux enchères a lieu à Palmer Yard du 5 au 18 novembre. Arthur Wright, commissaire priseur, dira ces quelques mots avant de lancer la vente aux enchères : «Je ressens le besoin de faire mes excuses à l’Olympic avant de commencer ma mission indigne.» Dans la salle, des acheteurs venus de tout le pays attendent cherchent à faire de bonnes affaires. Souvenez-vous que le pays a été frappé par la Grande Dépression. Beaucoup sont là pour trouver des décors pour leurs bureaux, hôtels ou maisons à moindre coût. La destruction de l'Olympic commence juste après Noël. Et dans le gigantesque chaos organisé de Jarrow, l’Olympic est réduit en pièces. La majorité des matériaux sont recyclés. En cette époque de grands troubles financiers, même les urinoirs sont revendus ! La Cunard White Star elle-même a réutilisé certains matériaux de l’Olympic. Par exemple, le sol du restaurant à la carte a été posé à bord de l’Aquitania et l’argenterie, utilisée sur le Queen Mary pour le bonheur de ses passagers de troisième classe. On retrouvera des pièces d’argenterie de l’Olympic jusque dans le Queen Elizabeth 2 dans les années 80. En septembre 1936, il ne reste plus de l’Olympic que la partie basse de sa coque. Les équipes de Jarrow l’ont démonté jusqu’à arriver juste au-dessus de la ligne de flottaison. Les chantiers ne peuvent pas aller plus loin. Le 19 septembre 1936, ce qui reste de l’Olympic est remorqué jusqu’à Inverkeithing en Écosse. C’est là-bas que se terminera le travail de démantèlement du vieux fidèle. |
JARROW |
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L'Olympic arrive à Inverkeithing en Écosse le 21 Septembre 1936 pour son démantèlement final.
Le 4 février 1939, l’Olympic est retiré du registre maritime britannique.
La destruction de l'Olympic a soulevé de vives réactions des deux côtés de l’atlantique.
De nombreux hommages lui ont été rendus.
En voici quelques exemples :
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INVERKEITHING |
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En septembre 1937, sa démolition est terminée et le 17 octobre 1937, Joseph Bruce Ismay meurt. |