Frank GOLDSMITH(19-12-1902 - 27-01-1982) |
Frank GOLDSMITH avait 9 ans en 1912, et habite à Orlando en Floride (Sud-Est des U.S.A.).
Tout a commencé en Angleterre par une fin de journée, alors que mon père revenait du travail un peu plus tôt que d'habitude. Il nous emmena, ma mère et moi, dans la salle à manger, et nous raconta avec joie que nous allions enfin partir pour Les Etats-Unis. Il venait de réserver une cabine de 1ère classe à bord du Titanic. Cette nouvelle nous fit une double joie, car non seulement notre rêve allait se réaliser, mais en plus, à bord du plus luxueux et plus grand navire du monde. Le Jour du départ arriva, et nous fîmes nos derniers adieux à notre famille et à des voisins, qui nous avaient accompagnés Jusqu'au port. Quand le Titanic appareilla, je profitais de l'inadvertance de mes parents, pour m'éclipser en douce et pour commencer une inspection des lieux. Je me rappelle qu'en passant dans le grand salon de 1ère classe, je vis un homme en smoking qui portait une mallette noire paraissant assez lourde. Il était escorté par quatre matelots ayant chacun un pistolet à leur ceinture. J'étais assez intrigué par le contenu mystérieux de cette mallette, mais je fus ravi d'apprendre par la suite, qu'elle était pleine de diamants. Plus tard, le 14 Avril dans la soirée, je m'était couché vers 20h30 et mes parents vers 23h. Quand il y eut la collision à 23h40, je ne m'en rendit pas compte. C'est mes parents qui me mirent au courant en me réveillant quelques minutes plus tard. Ils s'habillèrent et m'enfilèrent un gilet de sauvetage, puis nous sortîmes de la cabine. Du haut du pont des embarcations, j'aperçu un énorme bloc de glace qui était tombé au pied du grand mat tout à l'avant, au moment de la collision. Ma mère et moi fûmes dans les derniers à quitter le Titanic : je ne revis jamais mon père Il existe une photo prise environ 2 heures après le naufrage, sur laquelle on me distingue à bord du canot D (le dernier canot qui quitta le Titanic), quelques minutes avant que le carpathia nous recueille. J'ai appris dernièrement, qu'une expédition dirigée par M. Jack GRIMM, était partie à la recherche du Titanic pour tenter de le filmer, et peut-être même, de le renflouer. Et à ce sujet, il est venu me rendre visite pour me poser tout un tas de questions. J'en ai profité pour lui demander qu'il me ramène mon pistolet d'enfant, que l'avais laissé dans ma cabine. Cela me ferai vraiment plaisir mais il faut d'abord qu'il le renfloue pour de bon ce qui reste de ce pauvre Titanic. Récit parut dans la revue espagnole : "Interwiu", en I980. |